Je ne suis pas mort

Je tiens à rassurer mes nombreux lecteurs s’inquiétant de mon absence prolongée : je suis toujours vivant, en bonne santé, et avec une patate à faire pâlir d’envie n’importe quel entraîneur de champions, merci.

J’ai juste été très occupé ailleurs ces derniers temps, ma vie de blogueur se voyant reléguée au second plan.
Professionnellement, j’ai dû faire face à des projets nouveaux et urgents ((A faire pour hier, comme toujours.)) comme s’il en pleuvait. Pas une minute de répit pour pouvoir bloguer tranquillement sur son lieu de travail, c’est tout de même un monde !
Personnellement, une recherche d’appartement en région parisienne m’a accaparé – ceux qui s’y sont déjà frotté imaginent sans peine mon calvaire.
Une fois celui-ci trouvé, des travaux à faire – enlever les tapisseries, reboucher les trous, poncer puis peindre les murs, enlever la moquette, poser du parquet… je deviens un vrai pro du bricolage – et accessoirement une bénédiction pour mon propriétaire. Heureusement que mon petit dernier – dix mois tout juste – m’aide pour les finitions. Vous le verriez parvenir à se mettre fièrement debout en se tenant au mur, les deux mains dans la peinture fraîche, ou faire pipi sur le parquet juste posé, c’est trop mignon !
A présent, tout est propre, il ne reste plus qu’à organiser le déménagement : une vraie partie de plaisir en perspective.
Le rare temps libre qui me restait a été occupé, en vrac, aux fins de semaines en famille à la campagne, ((Ma mère habite une grande ferme aménagée avec un terrain immense, dans un hameau perdu loin de toute civilisation, idéale pour accueillir une grande famille comme la nôtre. Un vrai bonheur de venir s’y ressourcer lorsqu’on habite en ville toute l’année, mais atrocement isolée aux yeux de l’adolescent rêvant de conquêtes que j’étais.)) à la cueillette de fruits pour faire des confitures, ((C’est qu’elles sont à se damner les confitures de maman. Cette année, nous avons déjà eu droit aux groseilles rouges, groseilles blanches, framboises, cassis, et cerises. Reste à faire les pommes, poires, et prunes en tous genres. Ce n’est pas encore cette année que l’on mourra de faim au petit déjeuner. Un petit saut chez ma grand-mère à l’île de Ré m’a également permis de rapporter des confitures de figues de printemps et d’abricots confectionnées par ma tante. Vous parlez de crise ? Opulence, les amis, opulence !)) à la confection de plans destinés à la création d’une cabane en bois pour amuser la jeune génération … ((Des cinq enfants de ma mère, nous ne sommes pour l’instant que deux à être parents et avons déjà huit enfants. Qui a écrit que les athées ne se reproduisaient pas ?)) n’est-elle pas passionnante ma vie champêtre ?
Quelques sorties de ci de là… non vraiment, je n’ai guère eu de temps à vous consacrer, ô mes chères ouailles.

Bref, après plus de trois mois sans publier le moindre billet, je vais par acquis de conscience voir si un lecteur attentionné ne m’aurait pas laissé un commentaire – espoir qui se révélera vain, les seuls commentaires postés étant quelques indésirables refoulés par l’anti-spam – puis vais faire un tour dans les statistiques du site. Et là, surprise : je vois un pic de fréquentation inhabituel correspondant à la journée du 7 juillet. Songez : trente-six connexions cette seule journée, alors que je plafonne habituellement à cinq ! Que s’est-il donc passé dans la blogosphère ce jour-là qui justifierait cette affluence record ? Serais-je enfin sorti de l’anonymat pour subitement devenir influent ? Mon sang ne fait qu’un tour, je mène rondement l’enquête, et découvre rapidement le responsable de ce remue-ménage, un tweet de Kozlika : « découvre le blog d’amine venezia, me marre bien », suivi de l’adresse du site. Tout s’explique. Bon je vous rassure, le trafic est progressivement revenu à la normale une fois passé l’effet de buzz. Il n’empêche, après avoir songé aux différentes possibilités d’exprimer ma gratitude éternelle à l’amie Koz pour ce gentil commentaire – même si passablement vexé de ne pas être pris plus au sérieux – j’ai été amené à m’interroger sur la pertinence de ma stratégie de communication. Utilise-je à bon escient l’ensemble des outils marketing à disposition grâce aux nouvelles technologies ? Conclusion facilement atteinte : je n’en utilise aucun. ((Rendez-vous compte, mon téléphone est un Nokia 3210, lequel ne permet que de téléphoner – un comble pour un téléphone – ou presque : il donne l’heure également. Ah mince, je viens de griller mon anonymat là : qui sur cette planète utilise encore ce téléphone à part moi ?)) Pour un gourou se voulant dans l’air du temps, ça fait désordre. Voyons les choses du bon côté, ma marge de progression est conséquente. Je vais de ce pas demander à ma fille aînée une formation accélérée sur Twitter et autre Facebook.

Ne croyez pas que je ne pense pas à vous pour autant, j’ai quelques billets dans les cartons, que je sortirai au moment opportun. J’ai par exemple fini un peu tard par rapport à l’actualité du moment un billet sur le recul de l’âge de la retraite, et un autre sur l’interdiction du port du niqab. ((Quoique sur ce billet précis, je sois en attente d’une illustration. Mon tailleur est en retard pour me livrer un ensemble robe-burqa sexy en diable, celui-là même que doit porter mon modèle préféré lors d’une séance de shoot où je devrais pouvoir faire quelques clichés somptueux. Avec la divine Natacha pour modèle, impossible de rater ses photos. Mon appareil photo et moi-même trépignons d’impatience. Hélas, depuis le temps que je lui fais miroiter cette séance, la demoiselle en question menace de me lâcher. J’aurai dû prévoir des indemnités de retard auprès de mon tailleur ; la peste soit de ma négligence.)) Dès que les feux de l’actualité brilleront à nouveau sur ces sujets, j’inaugurerai une nouvelle rubrique intitulée « Politiquement incorrect ». Une autre rubrique, sobrement nommée « Elucubrations », destinée à recueillir l’ensemble de mes théories fumeuses sans rapport avec la religion ou l’économie – ce dernier sujet fera l’objet d’une rubrique à part entière – verra également le jour, et vous apportera avec son premier billet une martingale inédite ((A ma connaissance.)) et quasi-infaillible ((Cette martingale révolutionnaire a été testée avec succès sur plusieurs semaines par votre serviteur. Lorsque vous aurez connaissance de la méthode sous-jacente, un rapide calcul théorique vous indiquera cependant que vous n’êtes assuré de gagner que neuf fois sur dix.)) pour gagner chaque semaine au loto.
Et bien sûr, notre épopée des fumisteries religions pré-vénéziennes continuera, Ismaël revenant pour notre plus grand bonheur à tous très bientôt. Pascal sera également mis à contribution : son célèbre pari sera passé au crible, et je puis d’ores et déjà vous annoncer qu’il n’en sortira pas indemne. Je fourbis mes armes.

Un dernier mot, sans rapport aucun avec ce qui précède, sous forme de private-joke – vous m’en voyez désolé mais je ne peux résister.
Te souviens-tu, Doudou, de la prédiction que tu fis en 1998 suite à la victoire de l’équipe de France ? « Jamais l’Espagne ne gagnera une coupe du monde ». Sentence définitive, assenée avec l’assurance du professionnel du ballon que tu es. Qui étais-je pour te contredire, moi qui ignorais alors jusqu’à l’existence de la règle du hors-jeu ? Douze petites années et trois coupes du monde auront suffi à te donner tort : une paille.
Ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime le football, il n’empêche : je suis de tous les peuples et de toutes les nations. J’ai donc été tout naturellement ravi du parcours de mes compatriotes espagnols, poussant le vice jusqu’à regarder les deux premières mi-temps de la finale, ce qui ne m’était pas arrivé depuis les demi-finales du mondial que la France remporta. Il faut dire que ce match était l’enjeu d’un pari qu’honora superbement l’ami avec lequel je le fis ; et pourtant, elle était froide l’eau de la fontaine dans laquelle il dût se baigner en bas des Champs Elysées. ((Je ne sais pas vous, mais moi j’adore l’esprit potache.)) Il est des souvenirs qui n’ont pas de prix.
Mes pensées en apprenant la victoire espagnole le lendemain matin ont été pour mes amis cordouans A l’heure qu’il est, ils redescendent doucement sur terre… cela fait tout de même quinze jours qu’ils planent, il serait temps ! Ces amis regardaient du temps de mes années espagnoles le foot à la télévision en coupant le son pour mettre celui de la radio à la place, le commentateur y étant bien plus prolixe. ((Si vous voulez avoir une idée des limites du débit oral humain, écoutez donc un commentateur sportif sur une radio castillane.)) C’est avec eux que j’ai assisté à l’un des deux seuls matchs en stade de ma vie – l’autre, c’était au Niger. C’est auprès d’eux que j’ai presque réussi à percevoir ce sport comme un jeu sympathique. Ah, nostalgie, quand tu nous tiens !

Sur ce, il se fait tard, et je me rends compte que je me suis épanché bien plus qu’à mon habitude. Je me dois de cultiver un certain mystère, n’est-ce pas ?

Je suis prochainement en vacances pour un mois, ((Des vacances à solder, des RTT surnuméraires… quelle chouette invention ces RTT tout de même !)) je testerai pour vous les joies du camping en famille. Nous partons découvrir la Crète, en passant par Venise, la Croatie, la Serbie, puis la Grèce continentale avant d’arriver à destination. Pour le retour, nous improviserons, rien n’est encore fixé. Un passage par Vienne n’est pas exclu.

Bonnes vacances à tous, et à bientôt !

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7 commentaires pour “Je ne suis pas mort”

  1. Sonbena dit :

    L’été s’annonce riche en événements que je ne manquerai pas de suivre. J’aimerai bien voir un patron de la burqa-sexy…

  2. Le révérend dit :

    Prophète,

    vous me voyez heureux de votre retour! J’ai hâte de découvrir vos nouveaux écrits ^^

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